samedi 30 avril 2011

God Bless Virginia (ou comment je me suis retrouvée en Terre Sainte du festival printanier)





Loin du tapis rouge de Cannes ou de Westminster, pas vraiment en mode royal wedding ni glamour magazine, je me sens pour le moins exilée à Washington, ville où Printemps rime avec...beau temps, et c'est à peu près tout. Alors on squatte les fausses terrasses où on n'a pas le droit de fumer (quand je vous dis « fausses »...), et on se la joue pseudo-branché à discuter du festival de la bière locale comme si on couvrait l'évènement pour les Inrocks. On s'arme aussi d'une bonne dose d'humour pour ne pas être envahi d'un sentiment de grande tristesse (souvent doublé d'une envie d'égorger une Brittany ou une Samantha, allez savoir pourquoi...) à l'idée que les copains, eux, il s'offrent la Bagatelle d'une Palette en parlant du Printemps de Bourges, le tout à Paname ensoleillé.
Parce qu'aux US, le festival est beaucoup moins une evocation de l'überbranché qu'une joyeuse fête familiale et beauf, dans la veine des « ahh-ohh-wow » d'un 4 Juillet devant le Capitole. Prenez Coachella: n'est-ce pas qu'une vague imitation de Glastonbury si on remplace la pluie boueuse par la chaleur sablonneuse? Kate par Katy? Rubber boots par flip-flops? Oubliez donc stilettos et robe fourreau, le festival aux US se vit dans un bon parc familial, en Uggs et t-shirt de sport. Alors en bonne expatriée que je suis, avide d'expérience et fa-sci-née par mes petits amis yankees, j'ai essayé d'oublier un instant que mon vrai kiff aurait l'air d'une montée des marches ou d'un concert Kitsuné, et je suis allée tester un festival printanier...en Virginie. Pour rappel, la Virginie est probablement l'un des états américains les plus...inintéressants. Dotée d'un campagne qui pourrait être anglaise, de vignobles qui pourraient être californiens, et de bons Républicains qui pourraient être Texans, la Virginie ne sert vraiment pas à grande chose à part être mieux que le New Jersey. Mais lorsque la Virginie organise un festival, elle se dépasse et elle vous cloue le bec. Parce que la Virginie, elle en sait quelque chose de la culture redneck (lisez 'beauf'). Prenez le 2008 Tractor Festival par exemple: il a compté plus de bouseux et de corn dogs que le dernier meeting de Sarah Palin. Je me suis donc dit que le 2011 Harrisonburg Beer and Rock Festival ne pouvait pas me décevoir dans le genre...
Sauf que...la bière un peu trop savoureuse, le blue grass un peu trop entraînant, et le public un peu trop hipster m'ont donné cette sale impression d'être à New York, San Francisco voire Berlin...vous savez, ce sentiment de « trop cool » qui gâche tout, parce que vous, vous voulez du beauf, du crado, de la bouse. Parce que sinon ça fait pas « vrai », on peut pas dire « je l'ai fait ». Lasse de ce trop-plein de style, excédée par ce too much de b-g dans la cambrousse, je me suis donc demandé: et si l'Origine était là, si tous ces hippies pieds nus, ce groupe de country affublé de barbes longues, chemises à carreaux et ray-bans, cette jeunesse trébuchante et sonnante étaient les Vrais, les Festivaliers, les People qui ont donné leur vocation au « autres », ceux de Castro, SoHo, West-Ho ? Et si, finalement, c'est ici, en terre de Virginie qu'ils étaitent tous venus pomper ce que nous autres Frenchies appelons la « touch », avec une pointe de snobisme teinté de suffisance? La lumière fut, j'avais donc trouvé les origines du folk, du style hipster et du glam country, la Mecque vers laquelle se tournaient sans le savoir tous les gens branchés de la terre. J'avais dégoté le festival le plus hype de l'Histoire, la scène la plus rock de tous les Temps, et la source de toute inspiration.
*illustration by Albane


PS : Il s'agit de notre post destiné au concours "Blogueuses by Madame" proposé par le Figaro Madame.
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mercredi 20 avril 2011

Black is the new red


Depuis que je suis arrivee a NY, je suis devenue une maniaque de la manucure. La premiere fois, c'est un peu intimidant. Toutes ces americaines ultra sofistiquees, qui arrivent avec des ongles deja nickels, connaissent tous les mots techniques (et y'en a!), qui viennent en bande ou en famille, ces armees de chinoises ou coreennes super appliquees qui papotent entre elles dans un language incomprehensible, ces secheuses a ultraviolet, ces milliers de flacons de vernis de milles couleurs. Au debut c'etait presque une epreuve. Mais bon, c'est assez vite devenu un plaisir. Un plaisir bi-mensuel meme, ce qui permet, en un an, d'essayer 24 couleurs. Sachant qu'OPI a pas moins de 250 coloris, ca veut dire qu'en 10 ans a NY, je peux esperer en avoir fait le tour.
Ah oui, sauf que non, en fait, je suis MONOMANIAQUE (mon Ipod ne fonctionne qu'en repeat one, j'ai deja mate Avatar 6 fois, mon frigo contient exclusivement de la mozza et du chocolat lindt petits desserts tiramisu), et donc le vernis n'y echappe pas non plus: rouge ou rouge.
Sauf que, j'ai une nouvelle obsession: le vernis noir.
Voila. Noir is the new red. J'en suis a ma cinquieme manucure noire d'affilee, et surtout, la cinquieme d'une longue serie (Onyx Black de OPI, donc..). La, vous vous dites, mouais, worst case, ca fait gothique, best case, Taylor Momsen. Et bien non, pas du tout:
- le noir est classe
- le noir est totalement hivernal, donc cool: ca va forcement avec tous vos habits, vu que vous aussi, vous n'avez que des pulls noirs, des pantalons noir et des manteaux noirs, meme si vous avez bien essaye le camel pour etre un peu tendance... Pour info, nous sommes le 20 Avril, et je n'ai pas encore quitte ma Parka, l'hiver new yorkais est interminable....
- le noir ne s'abime pas
- le noir fait rock mais pas goth
- le noir amincit
Enfin bref, c'est vraiment chouette. Glam-Rock-Winter-Chic. Rien d'autre...
Pour un esprit plus rock et moins chic, gardez votre manucure 3 a 4 semaines, pour faire un peu abime, trash. rock donc...
A vos pinceaux!