lundi 27 juin 2011

Post ouvert à un bloggeur marathonien

Que se passe-t-il lorsque 1) je n'ai pas écrit sur ce blog depuis bien longtemps, 2) je bois (un peu trop) sur un rooftop et 3) je discute avec un ami bloggeur qui veut courir le marathon de New-York? Eh bien, je vous le donne en mille: je lui promet un post sur le sujet qui te donnera à toi, lecteur, l'envie irrépressible d'aller visiter nyclemarathon.net et au passage de filer un peu de thune pour qu'il puisse participer à la grand messe cosmopolite de la course à pied. Et bien que toi, curieux et philanthrope lecteur, tu aies sans doute déjà cliqué et donné sur le lien ci-dessus, il s'agit quand même d'un promesse improbable qu'il s'agit de tenir sous peine d'être taxée de mauvaise amie, de bloggeuse de quatre sous ou encore de sale petite gosse blasée qui ne comprends pas l'enjeu d'une levée de fonds pour les reverser à des enfants malades et réaliser le rêve d'un vie. Soit.
Donc m'y voilà, enfumée dans mon syndrome de la page blanche. Car comment parler marathon quand on ne comprend toujours pas très bien le concept de jogging? Comment développer sur le sujet lorsqu'on a toujours préféré le sprint à l'endurance (enfin dans le domaine sportif uniquement s'entend)? Comment créer de l'empathie pour un marathonien quand on a des poumons exilés dans le Malborough country et qu'on passe pour une droguée dans les rues de Californie? Et cerise sur le gâteau, comment traiter le sujet quand l'ami en question a la bonne idée d'être un journaleux qui va nécessairement ricaner à la lecture de mon piètre post tout en louant le pari tenu (et au passage mon excellente mémoire, vue l'état dans lequel j'étais lorsque j'ai formulé ma promesse sur un toit de DC...)?
Je continue cependant d'écrire, espérant entre temps avoir perdu mon lecteur, las de mes pérégrinations et parti en courant (c'est tout l'esprit finalement) visiter nyclemarathon.net. Et puis si tu es toujours là, vaillant lecteur, je partagerai avec un certain plaisir ce que m'évoque, à chaud, le marathon de New York:
-Suer sans but réel sur le pavé new-yorkais en marcel réfléchissant et baskets à coussinets, alors qu'il est tellement plus stylé de l'arpenter en talons de douze avec l'objectif bien plus louable de dénicher LA pièce vintage de designer dans une boutique du Lower East (hint, hint)
-Une drôle d'entreprise qui consiste à traverser comme un bourrin la ville la plus cool du monde, alors qu'il est tellement plus sympa de la visiter en flânant !
-Un défi de bobos qui préfèrent tuer leurs mollets sur l'asphalte « parce-que-c-tellement-unique-le-Marathon-de-New-York » alors qu'ils pourraient se faire masser les pieds dans un des nombreux spas de pointe de Manhattan, ou tout simplement courir sur le sable chaud des Hamptons, beaucoup plus de saison (si, si, même en Novembre)
-Une course d'allumés rêveurs, quand on y pense, puisqu'il est couru d'avance (pas pu m'en empêcher) qu'après avoir galéré pendant 3h au milieu d'une masse informe de joggeurs du dimanche (bien entraînés, certes), c'est probablement un Kenyan qui va la remporter, la course, et toi tu ne seras que le pauvre perdant au brassard n°1486 qui halète sur un bout de trottoir, totalement déshydraté et probablement un chouilla frustré...
Oui, voilà ce que j'en pense moi de ton marathon cher ami. Mais avec ces observations, je suis quasiment certaine d'avoir perdu mon dernier lecteur qui est déjà en train de verser une modique somme pour ta fondation. Probablement mes co-bloggeuses aussi qui, elles, adhèrent probablement un peu plus au concept bien américain de « running » que moi. Mais voilà, c'est ma façon toute personnelle d'exprimer une certaine idée de la blogging solidarité. Ou tout simplement de te soutenir, cher ami, parce qu'au fond, y a quand même un peu d'admiration...